
Le monde vu par ma fenêtre
Cultures



Michel Adenot, 07/06/20

Les pieds dans l'eau
Melissa Lafontaine, Tartas, 12/05/20
Là-bas, le soleil

Eluska Saint-André, Bayonne, 30/04/20
Cache-cache

Vue sur jardin, côté sud
Corinne Charrier, Mont de Marsan, 08/04/20
Patricia Maugan, Mont de Marsan, 10/04/20
Illumination d'une maison en paille

Ouverture sur la vallée de la Garonne




Benjamin Chusseau, Montagoudin, 08/04/20
La glycine

Isabelle Gleyze, Mont de Marsan, Avril 2020
Sur le mur délavé des grappes dégoulinent,
Des fleurs mauves et bleues sentant bon le printemps,
Des ruisseaux cascadant en bouquets : la glycine
Qui couvre le crépi comme en y ruisselant.
Ses papillons légers semblent si aériens
Qu’on ne soupçonne pas leur énorme vigueur.
Le soleil les stimule et ils poussent fort bien
Malgré la terre pauvre et peu propice aux fleurs.
Le tronc s’accroche dru le long du mur crayeux,
Montant gaillardement jusqu’aux tuiles faîtières ;
Et les stolons costauds grimpent si vigoureux
Qu’ils ont même arraché notre antique gouttière.
Mais l’on a pardonné cette désinvolture
Car ils sont faits de vie qui gicle et qui bouillonne.
La glycine est ainsi, si folle et si brouillonne
Qu’on ne peut qu’oublier qu’elle bouffe les murs.
Vette de Fonclare, 2008
A la découverte d’un nouveau monde...
Nous nous réinventons une nouvelle vie. Nous avons brisé les sabliers. Le temps est suspendu. Nous vivions en communauté ; on y entrait tôt le matin et on en ressortait tard le soir. On pouvait y apprendre à construire des murs, on pouvait y accorder le participe passé avec le théorème de Pythagore, cueillir des bouquets d’asphodèles, courtiser des Dames aux Camélias, savourer une salade des îles, peindre, souder, chanter, danser, nager, jouer, faire du théâtre, de l’Arte balai !
Nous pouvions nous toucher, nous embrasser, nous serrer la main. « Souriez, vous êtes aidés » !
Aujourd’hui, nous voilà tous branchés, en prise directe sur un nouveau monde. Les films à la télé, les infos, les séries, Amazon, Google... Nous passons plus d’heures devant nos ordinateurs, ou la tête penchée sur nos portables. Le télétravail nous absorbe, nous épousons le virtuel, le numérique est notre allié, Pronote est notre compagnon de route. Les élèves se connectent, nous nous connectons, nous nous mailons, nous nous tweetons.
Mais de temps en temps, on lève la tête et on découvre plein de choses ; on remarque que dans la cour, l’arbre est en fleurs, on reste une demi- heure à le regarder et on a l’impression qu’on ne l’avait jamais vu. On ouvre les fenêtres, on met la musique à fond, « la symphonie du nouveau monde » et on applaudit, ces hommes, ces femmes qui soignent des vies.
Et puis, il y a ces pelouses avec des pâquerettes, ces bâtiments et ces allées vides et silencieuses, mais c’est Nicolas Brémontier que je vois de loin et qui semble tous les jours endimanché !
Dany Caillabet, Saint Pierre du Mont, Avril 2020
L'appel du printemps

Pauline Minard, Mont de Marsan, 05/04/20
Il était un petit navire
Qui ne pourrait plus jamais naviguer ¯
Echoué à la lisière de la forêt, il patientait
Bientôt il revivrait en cabane, abri pour nuit d’été…
il patientait il patientait.
Et puis une vague fut annoncée,
Corona pouvait tout submerger,
¯Hé! On va refaire l'Arche de Noé,
C'est la meilleure solution
Contre les inondations
Nous voilà confinés en famille,
Avec tous nos rêves de bateaux ;
Pour l’un, le Belem et sa grand voile,
Pour l’autre La Licorne et le Bounty,
Pour la troisième L’Astrolabe et La Boussole…
« Non, ce n’était pas le radeau de la Méduse ce bateau…
Il s’appelait les copains d’abord, les copains d’abord »
Non, le corona ne nous noiera pas, au boulot !
Il y aura encore des soirs étoilés, des nuits d’été
Alors le bateau sera la cabane des beaux moments,
et par le hublot ; la forêt, les ciels étoilés, les soleils levants.
« Oh mon bateau,
Tu es le plus beau des bateaux
Et tu me guides sur les flots
Vers ce qu'il y a de plus beau
Tu es le plus beau des bateaux »
Marylène Renaud
Au delà du hublot

Film, tableau, bateaux
Musique, karaoké
Attention, ça secoue...
Marylène Renaud, Bélis, Avril 2020
Cerisier en fleurs
Ce que je vois par ma fenêtre

David Boucher, Mimizan, 02/04/20

Être rien qu'en vie
à l'ombre des cerisiers
cela est miracle.
Kobayashi Issa (1763-1828) est considéré comme l’un des quatre maîtres classiques du haïku (court poème) japonais.
Kobayashi Issa
Corinne Lambert, Mont de Marsan, 05/04/20
En abyme
La fenêtre s’ouvre, mais pas sur l’extérieur attendu.
L’effet de répétition du cadre repousse l’issue toujours plus loin. Le point central aspire, creuse l’image comme un tableau de Victor Vasrely. Habituellement si mince et sans intérêt, le passage entre les deux espaces devient le sujet.
Frédéric Palvadeau, Mont de marsan, 02/04/20
Références
Les mains
Cette photo fait écho à une œuvre de l’artiste Erwin Wurm « outdoor Sculpture »1998 (1). L’artiste perturbe le quotidien, met en scène l’absurde sous une apparente normalité.
Une fois interpellé, surpris, c’est au spectateur de trouver un sens, une logique à ces photographies.
Ma proposition est plus conventionnelle.
Le noir et blanc durci les lignes, resserre l’espace. La ligne centrale appuie sur la symétrie et semble plier le mur sur lui même. Les mains sortent par l’ouverture, se libèrent pour profiter de la lumière.
Aucune grille, aucune tension, c’est un confinement, pas une incarcération. (2)
Frédéric Palvadeau, Mont de Marsan, 02/04/20
Références